Napoléon Bonaparte s’est intéressé à la chiromancie grâce à son épouse, Joséphine. Cette dernière, fascinée par les arts divinatoires, était cliente régulière de Madame Marie Anne Le Normand, une célèbre chiromancienne de l’époque. Le Normand avait la réputation de lire l’avenir dans les lignes de la main avec une précision déconcertante.
Madame Le Normand a prédit que Joséphine « jouirait d’une gloire illimitée, aurait deux maris, émerveillerait le monde par sa prodigieuse fortune et attristerait ses amis par sa fin douloureuse et prématurée ». Si certaines de ces prédictions semblent avoir été exagérées pour l’effet dramatique, beaucoup se sont réalisées.
Née le 23 juin 1763, Joséphine était issue d’une famille noble mais désargentée. Après son premier mariage avec Alexandre de Beauharnais, guillotiné durant la Révolution française, elle épousa Napoléon Bonaparte en 1796. Ce mariage, bien que tumultueux, fit d’elle l’une des femmes les plus puissantes de son temps.
Pendant la campagne d’Égypte de Napoléon, Joséphine, restée en France, accumulait les dettes tout en s’amusant avec d’autres hommes, ce qui irrita profondément Napoléon. Malgré cela, leur union a perduré jusqu’à ce qu’elle ne puisse pas donner d’héritier à Napoléon, ce qui mena à leur divorce en 1809. Napoléon, cherchant désespérément un héritier, épousa Marie-Louise d’Autriche peu de temps après.
Le 14 décembre 1809, Napoléon consulta Madame Le Normand pour la première fois. Elle lui révéla des aspects intimes de sa personnalité, de ses désirs, ainsi que son divorce imminent avec Joséphine, que lui-même n’avait pas encore officiellement annoncé. Fasciné mais inquiet de la puissance de Le Normand, Napoléon ordonna son emprisonnement temporaire, craignant que ses prédictions ne fuient dans le public avant l’officialisation de son divorce.
Après son divorce, Joséphine se retira à Malmaison, où elle continua de recevoir des dignitaires et d’organiser des fêtes somptueuses, que Napoléon finança probablement par culpabilité. Malgré leurs différences et leur séparation, Napoléon et Joséphine restèrent attachés l’un à l’autre jusqu’à la fin de leurs jours. Joséphine est décédée en 1814 à l’âge de 50 ans, ce qui, bien que prématuré pour l’époque, confirma une partie des prédictions de Le Normand.